– « Je crois que je suis né dans le creux d’une dune, dans un campement touareg, à Afara dans le sud Algérien…j’avais 20 ans». C’est ainsi que Marc définit la genèse de son amour des voyages et des grands espaces.

« Je finissais mon service civil (objecteur de conscience) dans le Parc National du Mercantour lorsque je suis parti seul 4 mois dans un campement touareg, pour apprendre à vivre ». 

Pour Marc c’est une expérience fondatrice, un marquage au fer rouge. Puis, en 1989, il rencontre Jack Bollet, un personnage atypique, créateur de l’Agence « Nomade Aventure », un faiseur de voyage hors pair, défricheur de cartes et passionné de géographie.

portrait Ousman, Momo et Marc au Tchad

-« A cette époque l’équipe de Nomade est minuscule, nous travaillions encore avec le Télex pour envoyer nos message à Tamanrasset ! »

1991, c’est la débâcle en Algérie, le début de la décennie noire, il faut abandonner la destination. Mais pour aller où ? Partout où de nouveaux territoires s’ouvrent. D’abord la Lybie, la Mauritanie, le Tchad, mais aussi le Laos, l’Alaska, l’Islande, l’Éthiopie, Madagascar, la Bulgarie, les îles Lofoten, la Namibie, l’Asie Centrale et la Mongolie, la Jordanie, le Liban, l’Égypte et le Soudan, Cuba….

marc et un éléphant en Inde, kérala
-« Pendant 3 ans, je voyage en permanence, sans jamais m’attarder plus d’une semaine en France le temps d’un visa. Je navigue d’un pays à l’autre d’un peuple à l’autre, pour monter des circuits, mettre en place des équipes sur le terrain et trouver des guides locaux qui peu à peu remplacent les accompagnateurs français »

A Nomade , Marc rencontre Laurent Girard (cofondateur de l’agence « Sous l’Acacia ») et ensemble ils écrivent des guides de voyages sur la Jordanie, l’Égypte et le Liban, rédigent des articles sur les voyages pour différents magazines. De plus, ils montent une expédition fluviale sur le Mékong de la Birmanie à Ventiane, capitale du Laos.
-« C’est là où j’ai rencontré Nathalie, sur le Mékong, prête pour une vie de mouvements et d’aventures »
Nathalie rejoint l’équipe de Nomade Aventure, le catalogue s’est étoffé, la clientèle explose. On abandonne le minitel pour internet, premiers vols du Point Afrique pour le Mali et la Lybie.

Marc et Nathalie décident de s’expatrier et partent au Tchad ouvrir une agence de voyage.
– « Le Tchad est un territoire vierge, puissant, immense, d’une beauté sauvage et pure. Pourtant c’est un pays caractériel et difficile mais en nous installant là bas, j’ai eu l’impression de rentrer à la maison. »

Le millenium marque le tournant, l’arrivée du premier enfant dans une vie de vagabondage. Marc et Nathalie prennent un virage à 90 degrés, retour en France, installation dans le Périgord, changement de cap, de vie, de profession. Marc s’installe comme tailleur de pierre et sculpteur, Nathalie travaille dans les mouvements alternatifs et le social.

Nouveaux voyages au Tchad

Des années plus tard, un coup de fil,  Maurice Freund, de Point Afrique :- « Il parait que tu connais le Tchad, 3 avions sont programmés pour Faya depuis Marseille et nous n’avons personne sur place. »
Les enfants ont grandi, on s’interroge -« Qu’est-ce qu’on fait ? Allez on y va ! »
Et c’est reparti, les voyages d’aventure, le désert, le Tchad. Marc organise la plate forme logistique de Point Afrique à Faya. Il recrute, 50 chauffeurs, 15 guides accompagnateurs dont des femmes gouranes, plus de 20 cuisiniers et des cuisinières de brousse, des chameliers, des pisteurs… bref une équipe de plus de 200 personnes en plein Sahara central. Nous recevons, la presse, les télés, les radio… des rencontres magique avec Marie-Laure De Decker, Raymond Depardon, des équipes scientifiques dont Stephen Kroplin grâce à qui les lacs d’Ounianga puis l’Ennedi sont depuis classés au patrimoine Mondial de l’Unesco.

marc et Guini en 2012

Avec Guini Gueillé Toumay, Marc fonde l’agence Toumay Voyage. La rencontre avec Jean-Philippe Allaire donne naissance au TREG, le premier des ultra trails qui vont s’organiser ensuite, à Zakuma au Tchad, dans le Simiens en Ethiopie, à San Antao au Cap Vert, dans l’Escambray à Cuba, à travers les îles de Dalmatie en Croatie et à Timimoun en Algérie.

Cette épopée a duré 4 ans puis les vols de Point Afrique se sont retirés, pas rentables. Marc et Nathalie décident alors de monter leur propre structure dédiée aux agences de voyages, « D’un Point à l’Autre ».

Marc aux bananes, cueillettes à armila

Pourquoi une agence en B to B ?

-« Pour rester exclusivement dans mon cœur de métier, ce que je sais faire de mieux : produire, concevoir et organiser des voyages, mettre en place des équipes logistiques, rencontrer des lieux et des peuples authentiques. Un voyage c’est une scénographie, une orchestration et une combinaison chimique. Il ne s’agit pas seulement de se déplacer d’un endroit à un autre mais de voyager, d’expérimenter de nouveaux modes de vie, de réaliser un rêve et de ressentir des émotions.»

Les voyages conçus pour D’un point à l’autre sont éthiques et responsables. Ils s’adaptent à la demande des agences partenaires tout en conservant l’originalité des premières découvertes, la verdeur des premières fois.

marc à Cuba, Vinales

« Je fabrique des voyages de rencontres, des voyages d’expériences dans des espaces naturels préservés. Je ne force jamais l’accueil mais avec les populations locales nous réfléchissons à mettre en place des aventures durables, douces et exigeantes, en respectant les lieux, les hôtes et les voyageurs ».

Des déserts au Panama, en passant par Cuba

Après avoir parcouru une multitude de destination, Marc s’est engagé sur des territoires bien définis.
Le Tchad évidement, mais aussi l’Éthiopie, traversée à maintes reprises. Marc rencontre les communautés paysannes Amharas de Wanané ou de Bonosha, les hamers de la vallée de l’Omo avec qui il tisse des liens d’amitiés et de partenariat.
« proposer dans ces communautés bien structurées un tourisme communautaire comme un complément d’activité pour renforcer l’économie existante et permettre à des populations d’être des acteurs du tourisme sans les laisser sur le bord de la route à vendre leur image. »
En Egypte c’est 30 ans d’amitié avec Paul et André, à travers le Sinaï et le désert blanc jusqu’au Gilf el Kebir et aujourd’hui avec leurs bateaux sur le Nil.

A Cuba, sur les recommandations de Pierre Rabih et en compagnie de Jean Luc Gantheil de « Croq nature », , Marc découvre un pays « sous cloche », où les rapports avec les habitants, les paysans se révèlent d’une pureté extraordinaire, vrais, riches, enthousiastes et colorés de musique. La découverte de l’agro écologie cubaine pousse Marc dans les coins retranchés de l’île, vers des fermes communautaire pour développer un agro tourisme à la cubaine, plein de salsa et de musique partagée.
Au Cap Vert, sur Mindelo et à travers l’île de San Antao, Marc découvre une Cuba portugaise d’Afrique doublée d’un paysage de cirques volcaniques à la mode réunionnaise. Un monde en soi ! la rencontre avec Théo et toute sont équipe est un révélateur, oui, la Cap vert est dans son ADN.

Et le Panama alors ?

-« Habitué aux grands espaces sahariens, habitué au grand vide qui résonne en m’emplissant entièrement de nature forte, implacable, sèche et douce à la fois, habitué aux tribus nomades du Sahara qui vivent en symbiose complète avec leur environnement, où la moindre erreur est souvent synonyme de mort, habitué à l’absence d’eau, une absence absolue et pourtant, elle est partout, sou- jacente, sous-entendue, j’ai tout naturellement voulu me plonger dans l’exact opposé, la jungle, l’enfer vert ».
Julien Lévèque de Nomade aventure lui suggère de partir au Panama.
La rencontre avec Nacho, indien Guna des San blas à provoquer une envie irrépressible de parcourir la jungle avec lui et sa famille. Puis ce fût la rencontre avec Elizear, indien Embéras de Playa Muerto dans le Darien, qui produit chez Marc, le basculement, l’attrait vers le centre du monde, au plus profond de la Pacha Mama, comme il a pu sentir le désert s’insinuer dans ses veines.

discution avec oscar

-« Au milieu de la forêt tropicale, la vie y est omniprésente, partout ! La pluie, la moiteur, l’humidité, ces arbres, les broméliacées, l’humus et les rivières que l’on traverse avec de l’eau jusqu’à la ceinture.
Les bivouacs nichés dans son hamac et tout qui vie autour de soi, la selva qui bruisse, qui crie, qui hurle, bien loin des nuits de cristal du désert, et cette même envie qui pousse à aller plus loin, plus profond au cœur, rencontrer la Tierra Madré.
Enfin, les indiens, qui vivent ici, chez eux, parcourent cet univers en toute quiétude et nous communiquent leur savoir faire, leurs croyances et leur amour de la Selva. Tous ces éléments qui marquent une vie, un voyage, une immersion ».

-« La magie du voyage nous la transportons en nous et elle émane de notre façon de voir et notre façon d’être au monde. »

-« Créer l’Agence d’un Point à l’Autre (DPA), avec Nathalie, c’est affirmer que le tourisme est une merveilleuse chose lorsqu’il est partagé, réfléchi, conçu pour la communauté et qu’il se glisse dans les paysages sans les bouleverser. C’est un champ d’expérimentation et de création. Voyager n’est pas une fonction, c’est un état dans lequel on se plonge un jour et qui plus jamais ne nous abandonnera ».

préparation du TREG en dalmatie, croatie