Originaire de la Baie de Somme, Nathalie a pour horizon un espace immense, une mer qui roule vers des destinations inconnues, des grandes étendues de sable qui se révèlent lorsque l’eau recule.

« -J’ai toujours eu envie d’ailleurs, de partir, d’explorer » 

C’est donc tout naturellement qu’elle part aux Etats-Unis, licence de langue en poche pour poursuivre des études de tourisme « à l’américaine ». Passage à l’ambassade du Canada à Atlanta où elle est en charge de la promotion des événements culturels francophones.

-« c’est à partir de ces années américaines que le tourisme s’est imposé comme mon activité de référence»

De retour en France, Nathalie est engagée dans des grands hôtels du centre parisien comme adjointe de direction. Malgré un travail intéressant, l’appel du large se fait sentir.

nathalie dans le nord du Tchad avec un grand sourire de jeunesse

-« Il y a toujours des moments de basculement dans la vie, des événements même anodins, qui nous font réagir et opter pour d’autres choix de vie. Pour moi c’est un film, un mélo magnifique qui a tout déclenché : Out of Africa ! »

Nathalie s’évade dès quelle le peut vers l’Afrique Australe, la Namibie puis l’Asie du Sud Est.
Au Laos, Nathalie rencontre Laurent et Marc, l’équipe de Nomade à une époque où les voyages de repérage étaient réalisés avec des voyageurs pour partager les frais. Ce n’est pas la ferme des Blixen mais le fleuve Mékong, les lancinantes journées sur le toit du bateau à naviguer de villages en villages des minorités ethniques, et là , Nathalie rencontre Marc et Marc rencontre Nathalie.

Nath et Marc au Liban, ruine romaines de Balbek

-« Cette descente du Mékong était un vrai voyage d’aventure, aléatoire, imprévu. Pour moi c’est la confirmation d’avoir trouvé le type de tourisme qui me correspond »

Nathalie rejoint la petite équipe de Nomade aventure, participe à sa construction administrative (compta, gestion) à la vente et à la création de circuits.
« -Il fallait être polyvalent, faire les courses au supermarché pour les groupes, aller à la banque, vérifier les budgets, courir les ambassades, accompagner les groupes dans le désert en Jordanie ou en Ouzbékistan, concevoir de nouveaux itinéraires, fabriquer le catalogue, appeler les compagnies aériennes, recevoir les correspondants, retrouver les factures perdues du Yemen ou du Maroc, bref être une factotum du voyage… »

A Nomade tout le monde touche à tout et tout. Nathalie découvre le désert au Niger, Aracao, Temet, puis en Egypte, le désert blanc.
-« J’ai toujours eu envie d’Afrique, le rire des femmes, ce contact direct sans filtre, une autre façon d’être et la joie qui passe au dessus des tourments »

Nathalie et Marc s’expatrient au Tchad pour ouvrir une agence de voyage. La vie à N’djamena est loin de l’Afrique fantasmée, c’est fort, dur et complexe, caractériel. Mais les expéditions dans le désert, la guelta d’Archeî, les villages du sud Léré, les Toupouri de Fianga, le Parc de Zakuma , les Rhumsiki au Cameroun effacent les difficultés.

Lorsque la famille s’agrandit un choix cornélien s’impose : rester, partir, ou changer de vie ?

« -Faire grandir un enfant au Tchad me semblait hors de portée, nous sommes partis »
C’est le tournant, le virage, le changement de cap, le Périgord, un coin de nature pour faire pousser les enfants. Nathalie travaille alors dans une structure d’insertion, puis pour les milieux associatifs, mais les envies de voyage sont là tapies, prêtes à repartir à l’assaut.

le mère et son fils dans le désert Tchad

C’est un voyage famille qui déclenche tout. Le Niokolo koba et Bakel au Sénégal, puis de nouveau le Tchad. Les vols du Point Afrique atterrissent à Faya et le désert du Tchad n’est plus qu’à 4 heures de Marseille. Marc y passe les 4 mois d’hiver donc les allers et retours s’imposent, avec les petits qui très vite deviennent « accro » au désert. Plus moyen de revenir en arrière, le bouillonnement de l’aventure a repris.

-« Voyager en famille c’était mon vœux le plus cher. Montrer aux enfants que la Terre est vaste, immense et belle, et qu’il n’y a pas qu’une seule façon de faire, mais une multitude de choix de vie »

Nathalie et les enfants sur un ponton

Retour vers l'aventure

Repérage du premier TREG en famille, nous parcourons à pied toutes les étapes, et lorsque les vols du Point s’arrêtent Nathalie se joint à Marc dans la fabrication de l’Agence D’un Point à l’Autre.

-« Le monde du voyage a changé, très vite, internet, regroupement des agences de voyage, chartérisation des destinations. Mais nous avons conservé notre conception des voyages d’aventures, des expéditions et des circuits de découverte hors des sentiers battus. C’est pour cela que nous avons décidé de nous mettre aux services des agences de voyage en leur proposant des circuits originaux, clé en main. Ce qui nous tient à cœur c’est d’organiser et de concevoir sur le terrain des voyages et des expéditions. La rencontre de l’autre, le voyageur ou l’habitant est au centre de nos produits »
La complémentarité de Nathalie et Marc, ont permis de fabriquer une production cohérente qui sache répondre aux attentes des agences tout en respectant les valeurs d’un tourisme engagé, solidaire et éthique.

-« Nous passons beaucoup de temps sur le terrain à vérifier que tous est bien en place avant le début de chaque saison, à créer de nouveaux circuits, à prospecter de nouveaux hébergements et à consolider nos équipes dans l’enthousiasme et l’envie de partager. »
Forte de ses différentes expériences dans le tourisme Nathalie structure et consolide les bases de l’Agence D’un point à l’Autre, l’organise pour la rendre efficace et opérationnelle.

A cuba, elle découvre une population qui se libère d’une politique lourde et écrasante mais qui aussi valorise ses acquis sociaux, son art, sa musique et se propulse vers l’avenir.

– « il n’y a pas eu de course au salaire pendant prés de 5 décennies. L’ensemble de la population a partagé les difficultés, les privations et que l’on soit architecte, musicien, médecin ou maçon tout le monde subit les mêmes conditions de vie, de transport. Ces contraintes ont créées des relations très particulières au sein de la population. Et lorsque je parcours Cuba, je sens qu’il c’est passé quelque chose ici, de différents».

Les premiers voyages au Panama sont aussi une révélation.

-« J’ai retrouvé au Panama mes premiers émois de voyage, comme la première fois, seule, face au désert. Une nature exigeante et libre, où la main de l’homme est absente. Les amérindiens, embéras ou Gunas ont conservé leurs identités et défendent leur mode de vie et leur territoire »
Pour pouvoir préserver leur mode de vie les indiens ont besoin du tourisme, un tourisme communautaire et respectueux qui leur permettent de transmettre leur valeurs, leur amour de la forêt.

course sur la plage playa muerto darien panama

-« Nous avons expérimenté pendant des années et sur différents continents des voyages à faible empreinte écologique, qui s’appuient sur le savoir des populations et les ressource locales. »
C’est ainsi que sur la pointe des pieds et balayant derrière eux, Marc et Nathalie mettent en place des itinéraires touristiques dirigés et organisés par les acteurs de ce tourisme responsable, les indiens eux même, les paysans Cubain, ou les groupements de femmes du Borkou ou de l’Ennedi.

-« un tourisme éthique et responsable c’est une économie sociale et solidaire. Il est impératif que les dividendes de l’activité économique rejaillissent sur les populations locales qui nous accueillent. Personne ne fait fortune dans ce type de tourisme, en revanche on permet à énormément de gens de travailler et de vivre de ce travail. »

« Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c’était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c’était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n’était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d’homme, c’était le vent dans les champs de maïs. Il possédait si bien les sonorités de la pluie que l’on se faisait abuser sans cesse, cependant, on l’écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène »

Karen Blixen, le ferme africaine.

Nathalie devant la cascade del Nicho à Cuba